Londres de notre correspondante
"Il est possible que l'on soit confronté à l'émergence d'une nouvelle maladie." Le communiqué du Centre américain d'Atlanta pour le contrôle et la prévention des maladies infectieuses est tombé en milieu de semaine. Depuis, Mark Fischer, l'un des responsables du département recherche, est en liaison quasi permanente avec les médecins des divers hôpitaux de Glasgow, en Ecosse, qui ont dû soigner des patients dont on ignore l'origine de la maladie.
Diluants hasardeux. Depuis le début du mois de mai, trente personnes à Glasgow mais aussi quinze autres à Dublin et quatorze dans plusieurs villes d'Angleterre ont été hospitalisées après s'être injecté une dose d'héroïne. Trente-sept personnes sont décédées quarante-huit heures seulement après avoir été admises aux urgences et toutes présentaient les mêmes symptômes: des rougeurs et des démangeaisons à l'endroit de la piqûre, un gonflement anormal des ganglions, une pression artérielle extrêmement faible et un taux de globules blancs bien supérieur à la norme.
"Nous n'avons jamais rien vu de semblable", a déclaré le docteur Laurence Gruer, membre de la direction des services de santé publique de Glasgow, qui a chaque jour la lourde tâche d'annoncer aux familles et à la presse le nombre croissant de toxicomanes touchés par cette maladie.
Parmi les victimes figurent principalement des femmes, toutes dépendantes à l'héroïne. La plupart n'ont pas réussi à se piquer les veines car ces dernières sont souvent t