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Libération

Bachar, l'homme de l'improbable ""perestroïka"" syrienne

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Le retard économique du pays semble difficile à rattraper.
publié le 17 juin 2000 à 1h33

Damas envoyé spécial

La Syrie a aussi ses yuppies. Caressant son minuscule téléphone portable Nokia flambant neuf, ce jeune entrepreneur syrien formé en France vit dans ses rêves comme ses congénères de Paris, New York ou Singapour. Ses modèles sont aux antipodes du "socialisme arabe" professé par le parti Baas au pouvoir en Syrie: il se voit surfant sur l'Internet, faisant des "coups" en Bourse, joignable à tout moment sur son portable... Mais voilà, ce fils d'une grande famille bourgeoise vit en Syrie, sans doute aujourd'hui l'un des pays les plus archaïques et les moins ouverts de la planète, et il doit ronger son frein.

Rêves de modernité. S'il s'est habillé de noir pour marquer le deuil d'Hafez el-Assad, cet industriel ne s'appesantit pas sur le bilan du président décédé la semaine dernière. Il préfère se tourner vers l'avenir, qu'il voit radieux: "Hafez el-Assad a légitimé les réformes économiques de son vivant, même s'il ne les a mises en oeuvre que timidement. La voie est donc ouverte: Bachar pourra foncer dans cette direction sans risquer d'être accusé de trahir la mémoire de son père"... De Bachar el-Assad, le successeur désigné du Raïs, il attend qu'il fasse les réformes économiques dont on parle depuis une bonne décennie sans les voir venir: un cadre juridique clair, un vrai système bancaire, une fiscalité digne de ce nom, un accès aux capitaux... Bref, qu'il invente une économie moderne et ouverte.

Scepticisme. L'optimisme de notre jeune entrepreneur semble bien dé