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Libération

Bouteflika et Israël: du bout des lèvres

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Il a rencontré les représentants de la communauté juive de France.
publié le 19 juin 2000 à 1h36

Pour la dernière journée de sa visite en France, Abdelaziz Bouteflika s'est entretenu samedi avec le président du conseil représentatif des institutions juives de France, Henri Hadjenberg. Logique. Cet hiver, le président algérien avait serré la main au Premier ministre israélien Ehud Barak et invité "personnellement" Enrico Macias, pied-noir et juif, à revenir chanter dans sa Constantine natale. Depuis sa prise de pouvoir il y a un an, Bouteflika a fait de ses rencontres avec Israël et la communauté juive un aspect spectaculaire de sa politique.

Ce n'est pas rien pour le chef d'un Etat arabe, toujours farouchement engagé dans la cause palestinienne (même si Alger entretient des liens discrets avec Tel-Aviv depuis deux ans déjà). Mais ce n'est pas tout non plus. Après un vaudeville, Enrico Macias dut finalement renoncer à sa tournée. Quant à l'accolade avec Ehud Barak, Bouteflika s'est lui-même empressé de la vider de son sens sitôt rentré au pays: "Il m'a tendu la main, je ne pouvais faire autrement que de la prendre." Une nouvelle fois, sa déclaration à Paris paraît retentissante mais reste finalement de façade: l'Algérie est prête à des relations officielles avec l'Etat hébreu si celui-ci parvient à un accord de paix avec l'Autorité palestinienne et la Syrie. Bref, quand il n'y aura plus d'enjeu.

Là encore, la visite en France reflète bien le rôle de Bouteflika à la tête de l'Etat: l'image. Lors du dîner-débat de la revue Passages jeudi, le Président a comme à son habitude