Madrid de notre correspondant
L'Espagne ne veut plus être une terre d'accueil privilégiée de l'immigration. C'est en substance ce qu'exprime l'avant-projet de loi que vient de déposer le parti au pouvoir (Parti populaire PP, droite), un texte qui suscite maintes polémiques et provoque un vif rejet de la part des partis de gauche, des principales centrales syndicales et des associations d'immigrés. De fait, cette nouvelle loi sur l'immigration rompt nettement avec l'actuelle législation, en vigueur depuis avril dernier, et considérée comme l'une des plus permissives d'Europe. L'avant-projet, présenté la semaine dernière par le secrétaire à l'Immigration Enrique Fernandez-Miranda, se veut "en accord avec ce qui se pratique dans certains pays de l'aire Schengen" et propose deux changements radicaux : d'une part, tout immigrant clandestin pourra être expulsé dans les 48 heures, sans que désormais les autorités aient besoin de motiver leur décision; d'autre part, cinq années de résidence - au lieu de deux - sont requises pour obtenir un permis de séjour.
Volte-face. Trois mois après avoir emporté haut la main les élections législatives, José Maria Aznar a donc tenu ses promesses, lui qui s'était engagé à réformer la législation en vigueur sur l'immigration. Cette volte-face ne manque d'ailleurs pas de sel, puisque l'inspirateur de la précédente loi, votée fin 1999, n'était autre que le Parti populaire (PP), déjà au pouvoir à l'époque. C'est seulement en février dernier que le minis