Feira envoyé spécial
L es Quinze sont-ils capables de réformer les institutions essoufflées de l'Union européenne? On peut sérieusement en douter si l'on fait le bilan de quatre mois de négociations au sein de la Conférence intergouvernementale (CIG) qui a débuté le 17 février dernier. Pour faire bref, on peut parler de quasi-stagnation, la plupart des pays campant sur leurs positions sans autre vision que la défense de leurs intérêts nationaux. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union, qui se réunissent aujourd'hui et demain à Feira, au sud de Porto (Portugal), vont donc essayer de donner un coup de fouet à la CIG afin qu'un traité puisse être conclu à Nice, en décembre prochain. Le blocage est d'autant plus inquiétant qu'il ne s'agit que d'une réforme limitée à quelques sujets: composition de la Commission européenne, nombre des voix accordées à chaque pays lors des votes au sein du Conseil des ministres (la pondération des voix) et extension du vote à la majorité qualifiée, toujours au sein du Conseil. A Feira, un quatrième thème devrait être ajouté, celui des "coopérations renforcées", un système censé permettre à un groupe de pays d'aller plus loin dans leur intégration sans attendre les moins préparés.
Or, sur chacun de ces points, la bataille fait rage et les progrès, millimétriques, sont menacés à tout instant par le droit de veto dont dispose chaque pays. Cette CIG n'est qu'une séance de rattrapage après l'échec du traité d'Amsterdam conclu en juin 1997 : c'est