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Libération

Le Baas ouvre l'ère Bachar en Syrie.

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Le fils d'Hafez el-Assad s'appuiera sur l'armée et les services de sécurité.
publié le 19 juin 2000 à 1h36

Damas envoyé spécial

Le téléspectateur syrien a le choix entre des récitations de versets du Coran, des images relatant l'enterrement du président Assad ainsi que "les jours inoubliables" de son règne de trente ans, et les discours interminables et interchangeables des intervenants au Congrès extraordinaire du parti Baas. Pourtant, en dépit des quarante jours de deuil qui empêchent Damas de redevenir une capitale comme les autres, de l'omniprésence des portraits du défunt raïs dans toutes les rues et de l'opacité de la bataille politique en cours qui fait ressembler la ville à une capitale socialiste des années 50, on perçoit ici et là, une certaine légèreté dans les attitudes et les propos. Tel fonctionnaire, qui excellait dans la plus impénétrable des langues de bois, ose une confidence. Tel journaliste, connu pour être un inconditionnel du régime, se laisse aller à qualifier feu le chef de l'Etat de "dictateur". C'est déjà la fin d'une époque. Bien sûr, le chapitre Hafez el-Assad est loin d'être encore terminé, mais celui de son fils a commencé. Congrès ou pas, l'ère Bachar débute. La réunion extraordinaire du Baas, qui s'est ouverte samedi à Damas et devrait s'achever aujourd'hui, aura été une chambre d'enregistrement de la volonté du défunt "chef magnifique". Le lieu d'un simulacre de jeu institutionnel, la vitrine où le transfert du pouvoir, réduit à un simple passage de témoin, a été officialisé.

Epuration. Le 9e congrès extraordinaire du Baas (parti unique au pouvoir p