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Libération

A Feira, l'Autriche grogne et la Grèce rit.

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Au sommet des Quinze, Chirac plaide pour une Europe à deux vitesses.
publié le 20 juin 2000 à 1h38

Feira envoyés spéciaux

Sourire de la Grèce, grimace de l'Autriche, migraine assurée pour la France. Le sommet des Quinze, qui s'est ouvert hier à Feira, à 35 kilomètres au sud de Porto, restera marqué d'une pierre blanche pour les Grecs, définitivement conviés à rejoindre l'euro le 1er janvier 2001, et d'une pierre noire pour les Autrichiens, condamnés à rester en quarantaine par leurs quatorze partenaires de l'Union. Ce Conseil des chefs d'Etat et de gouvernement a en fait bien préfiguré les difficultés qui attendent la présidence française de l'Union européenne lorsqu'elle prendra le relais du Portugal, le 1er juillet: blocage sur le front de l'harmonisation fiscale (lire ci-dessous), combats au couteau en vue sur la réforme institutionnelle, embarras croissant vis-à-vis du "mouton noir" autrichien.

Aux portes du parc d'exposition où sont réunis jusqu'à aujourd'hui les Quinze, un bus de jeunes "amis de l'Autriche" distribue tracts, tee-shirts et petits gâteaux. Venus jusqu'au Portugal pour réclamer "fairness for Austria" ("Equité pour l'Autriche"), ils s'en retourneront les mains vides. A dix jours de la fin de la présidence portugaise, le chancelier conservateur Wolfgang Schüssel n'a pas réussi à faire tomber le cordon sanitaire mis en place le 4 février, après son alliance avec le parti d'extrême droite de Jörg Haider, le FP÷.

Provocations de Haider. "On demande aux Quatorze d'assouplir leur position. Mais c'est à l'Autriche de bouger. Or, il n'y a rien de neuf de ce côté",