Menu
Libération

Echec sur la fiscalité de l'épargne

Article réservé aux abonnés
Vienne a mis son veto au projet de compromis.
publié le 20 juin 2000 à 1h39

Feira, envoyés spéciaux.

"Pourquoi l'Autriche devrait-elle accepter quelque chose que la Suisse refuse?", s'indigne le ministre autrichien des Finances, Karl-Heinz Grasser, par ailleurs membre du parti de Jörg Haider? "Parce que vous êtes membre de l'Union et pas la Suisse", lui répond glacial son collègue allemand, Hans Eichel. Ambiance. Depuis dimanche soir, les ministres des Finances des Quinze se sont réunis à trois reprises, en marge du sommet européen, pour tenter de parvenir à un accord sur la directive concernant la taxation de l'épargne. En vain. L'ultime compromis a buté sur l'intransigeance de Vienne qui a refusé d'abandonner son secret bancaire. Beaucoup estiment que l'Autriche fait ainsi payer à ses partenaires les sanctions dont elle est l'objet...

Fin 1997, les Quinze s'étaient mis politiquement d'accord pour que deux systèmes coexistent : chaque pays pourrait choisir entre une retenue à la source d'au moins 20 % frappant les revenus de capitaux ou un échange d'informations entre administrations fiscales sur les détenteurs de comptes. Dans le premier cas, le secret bancaire n'était pas remis en cause. Las: en décembre 1999, la Grande-Bretagne pose brutalement son veto de peur que les capitaux ne fuient la City. En avril, recoup de théâtre: Londres accepte finalement la "coexistence" mais seulement si au bout de cinq ans, l'ensemble des pays de l'Union adoptent l'échange d'informations, autrement dit si le secret bancaire est aboli. En outre, elle subordonne l'en