Porto envoyé spécial
Une forêt de drapeaux rouges a déferlé sur le centre de Porto à quelques dizaines de kilomètres du sommet européen de Feira. Les syndicalistes de la Confédération européenne des syndicats (CES) avaient rendez-vous pour, selon l'expression du patron des syndicalistes européens Emilio Gabaglio, "se rappeler au bon souvenir des chefs d'Etat et de gouvernements". "Si vous voulez que les citoyens s'intéressent à l'Europe, les a-t-il interpellés, occupez-vous de ce qui les intéresse, l'emploi, la protection sociale, la lutte contre l'exclusion." La CES attend des Quinze qu'ils inscrivent les droits sociaux fondamentaux dans les traités. Le Conseil européen devrait se limiter à une charte beaucoup moins contraignante, à cause notamment de l'opposition britannique à la modification des traités de Rome, de Maastricht et d'Amsterdam dans un sens social.
Le Nord absent. C'est surtout l'Europe du Sud qui a manifesté hier. La CGTP (Confédération générale des travailleurs portugais) a fourni le gros des 50 000 manifestants. Environ 1 100 Français s'étaient déplacés, à part égale cégétistes et cédétistes. Ils affichaient la plus parfaite concorde malgré les stratégies qui les opposent en France sur l'assurance chômage (lire page 13). Les Espagnols étaient aussi très nombreux, suivis par une petite délégation polonaise de Solidarnosc. Les grands absents étaient les syndicalistes du Nord de l'Europe, notamment les Allemands.
La prochaine occasion de se compter pour les synd