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Libération

""Ils ont tapé, hurlé tant qu'ils pouvaient.""

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Les deux survivants des clandestins de Douvres ont raconté leur calvaire.
publié le 21 juin 2000 à 1h40

Alors que les enquêteurs britanniques et néerlandais tentaient hier de remonter la filière des responsables de la mort de 58 clandestins chinois, découverts dimanche dans un camion frigorifique à Douvres, les deux seuls rescapés de la tragédie ont raconté leur cauchemar à un agent hospitalier anglais. "Ils tentaient tous de s'agripper aux parois des portes de l'arrière du camion, a rapporté cet agent hospitalier. Ils ont dit qu'il faisait très sombre à l'intérieur et qu'ils ont trébuché sur des corps, en essayant de se rapprocher des portes. Ils ont tapé, hurlé tout ce qu'ils pouvaient, avant de finalement s'arrêter, épuisés." L'un des deux rescapés a estimé que "c'était comme un ange envoyé du ciel lorsque la porte arrière s'est finalement ouverte".

La police a confirmé que les clandestins étaient âgés d'une vingtaine d'années et étaient apparemment originaires de la province chinoise du Fujian, source importante d'émigration. Selon les premières autopsies, les 54 hommes et les 4 femmes seraient morts d'une "forme de problème respiratoire". Afin d'aider à les identifier, des photos de chaque corps, ainsi que des empreintes digitales et ADN ont été prises, qui pourraient être envoyées à Pékin. Les enquêteurs devaient interroger hier les deux rescapés et ont également poursuivi l'interrogatoire du conducteur néerlandais du camion qui transportait les clandestins. Ce conducteur a été inculpé d'homicide involontaire. "Nous traitons cette affaire comme un homicide", a confirmé le