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Libération

L'Autriche marchande son retour dans l'UE.

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Un compromis pourrait permettre la levée des sanctions.
publié le 21 juin 2000 à 1h40

Feira, envoyés spéciaux.

Cinq mois de quarantaine n'ont pas affaibli la main de l'Autriche, qui a remporté hier une double manche à l'issue du sommet des Quinze à Feira. Le chancelier conservateur Wolfgang Schüssel, paria de l'Union depuis son alliance avec l'extrême droite, a été la vedette du coup de théâtre de ce Conseil européen: un accord in extremis sur la fiscalité de l'épargne, que Vienne bloquait depuis deux jours, alors que même la Grande-Bretagne et le Luxembourg étaient prêts à s'y rallier, après des années d'obstruction.

Dernière minute. Schüssel peut rentrer la tête haute du Portugal: le compromis qu'il a accepté à la dernière minute comporte assez de filets de sécurité pour que Vienne change demain d'avis, et l'Autriche a quasiment en poche son billet de retour dans la famille européenne comme prix de la levée de son veto.

Le Premier ministre portugais, Antonio Guterres, trop satisfait d'avoir rempli l'ensemble des missions confiées à sa présidence de l'Union, a bien sûr nié tout lien entre les deux dossiers: "Ce n'est pas ainsi que se traitent les affaires de l'Europe", a-t-il assuré, en félicitant l'ensemble des Etats membres pour "leur comportement constructif". Dans l'impasse depuis une dizaine d'années, l'accord de principe sur la fiscalité de l'épargne des non-résidents est un compromis "dans lequel il n'y a ni gagnant ni perdant", a plaidé Guterres. "Il n'y a aucun lien entre la fiscalité et les sanctions", a juré de son côté Schüssel, qui s'appliquait à n