Feira, envoyés spéciaux.
L'Europe aurait-elle pu éviter les 58 morts de Douvres? Les réactions de plusieurs responsables européens pourraient laisser penser qu'une politique d'immigration et d'asile harmonisée au niveau de l'Union aurait permis à ces Chinois qui voulaient entrer frauduleusement en Grande-Bretagne d'échapper à une mort atroce.
Ainsi, Jacques Chirac, lors du sommet de Feira, a demandé que les Quinze "renforcent la coopération entre les Etats membres et Europol dans la lutte contre les filières d'immigration clandestine", "développent la coopération avec les pays d'origine et progressent vers une politique commune d'asile et de migration". Le commissaire à la Justice et aux Affaires intérieures, le Portugais Antonio Vitorino, lui a emboîté le pas: "Ces événements nous confrontent, si besoin en était, à l'urgence de développer une politique commune de l'immigration et de l'asile au sein de l'UE." Il estime même que "le meilleur hommage que les institutions communautaires et les Etats membres pourraient rendre à ces malheureuses victimes serait d'accélérer leurs travaux", afin de parvenir à un véritable "espace de liberté, de sécurité et de justice".
Décisions opérationnelles. Les Quinze n'ont pas regimbé à adopter une déclaration commune dans laquelle ils s'engagent à adopter rapidement "une politique européenne de l'immigration". Lionel Jospin a donc promis de prendre "des décisions opérationnelles" sous la présidence française qui débute le 1er juillet. En partic