New York, de notre correspondant.
"Gary Graham pourrait mourir cette année. Ce texte représente ma pétition pour épargner sa triste existence." C'est ainsi que l'écrivain James Ellroy a conclu une enquête publiée ce mois-ci dans le magazine GQ autour de "l'affaire Gary Graham". Méticuleusement, l'auteur a retracé les circonstances qui ont poussé Gary Graham dans les couloirs de la mort à l'âge de 17 ans, avant de lancer un appel pour qu'il soit gracié.
A lui seul, l'article d'Ellroy témoigne de la campagne nationale qui s'est montée autour de Gary Graham, un Noir condamné à la peine capitale pour le meurtre d'un dealer, en 1981 au Texas, et qui doit être exécuté aujourd'hui à 18 H, heure locale, dans la prison de Hunstville. Le cas est devenu un véritable casse-tête pour le gouverneur du Texas et candidat républicain à la Maison Blanche, George W. Bush, qui, il y a deux semaines, a accordé pour la première fois un sursis à un condamné à mort - Ricky McGinn - pour lui permettre de bénéficier de tests ADN. A chaque étape de sa campagne présidentielle, Bush est désormais accueilli par des manifestants lui demandant d'épargner le détenu noir de 36 ans. Hier, le président du Sénat texan, Rodney Ellis, a même demandé que la commission des grâces de l'Etat, qui doit statuer sur le sort de Graham à 12 H locales aujourd'hui (19 H à Paris), conduise des audiences publiques "sur ce dossier de la plus haute importance".
Interrogations. Au moment où l'Amérique s'interroge de plus en plus su