Moscou, de notre correspondant.

La plus grande catastrophe écologique que vient de connaître la Russie c'est... la disparition du Comité d'Etat pour l'écologie et conjointement celle du Comité des forêts. Un décret signé par Vladimir Poutine met ces deux comités, jusqu'alors indépendants, sous l'autorité du ministère des Ressources naturelles (gaz, pétrole, or, etc.). Autant dire que ce décret jette les fonctionnaires de l'écologie dans les bras de leur pire ennemi (l'allié numéro un des industriels pollueurs) pour mieux qu'on les étouffe. Les pétroliers et autres gaziers triomphent, les ONG s'inquiètent, les écologistes russes font grise mine.

Avenir incertain. Pourtant, les membres du Comité n'ont pas rué dans les brancards. Ce sont des fonctionnaires pas trop mal payés qui craignent pour leur emploi: chacun des 330 employés moscovites (sans parler des antennes en province) ne sait trop ce qu'il adviendra de son sort au terme de la liquidation du Comité le 5 août prochain. Il est probable que le ministère des Ressources humaines profitera de l'occasion pour se débarrasser de quelques gêneurs qui empoisonnaient la réalisation de projets d'exploitation des "ressources naturelles". Certains refusent par avance d'aller se jeter dans la gueule du loup et cherchent du travail.

"La création du Comité d'Etat pour l'écologie en 1988 fut une grande victoire, explique l'un d'entre eux. C'était le temps de la montée démocratique, de l'enthousiasme social", le temps de la perestroïka. C'e