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Libération

Barak dans la nasse des religieux.

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Il a cédé aux ultra-orthodoxes pour sauver sa majorité.
publié le 23 juin 2000 à 1h44

Jérusalem, de notre correspondant.

Amère victoire pour Ehud Barak. A l'issue d'une crise parlementaire pleine de rebondissements, le Premier ministre israélien a dû payer un prix élevé pour garder la majorité à la Knesset. Il est parvenu hier à faire revenir les ultra-orthodoxes du Shas dans son gouvernement après avoir accepté la veille au soir le départ des ministres du Meretz, un mouvement pacifiste et anticlérical. Pour conserver l'appui des religieux, il a donc été contraint de sacrifier les défenseurs de la laïcité. Un choix paradoxal, au regard de son électorat, dicté par les échéances diplomatiques.

Ultime compromis. Les quatre ministres du Shas étaient démissionnaires depuis mardi. Ils n'avaient pas pour autant exclu un ultime compromis avec Ehud Barak. Leur rupture ne devenait effective qu'après un délai de quarante-huit heures. Un laps de temps propice à d'âpres marchandages. Quarante minutes avant la fin de l'ultimatum, ils ont annoncé qu'ils changeaient d'avis sur ordre du conseil des sages de la Torah, leur instance suprême. "Nous espérons ouvrir une nouvelle page", a déclaré Rafael Pinhassi, le secrétaire général du parti, au moment où il allait récupérer leur lettre de démission.

Ces religieux à la kippa noire avaient ouvert les hostilités le 7 juin en approuvant, lors d'un vote préliminaire, la tenue d'élections anticipées. Ils sanctionnaient le refus du gouvernement de renflouer leur système scolaire en faillite baptisé Ma'ayan Hatorani, la source de la Torah.