Iki envoyés spéciaux
Sur l'île d'Iki (35 000 habitants), à cinquante kilomètres de la Corée du Sud. Préfecture de Nagasaki. Tout près d'un front de mer désert, et d'un port de pêche sans activité, la camionnette du candidat Tadashi Inuzuka freine brusquement sur le parking du supermarché Daiei. L'équipe de campagne, entassée dans deux autres véhicules, se déploie et distribue les tracts. Le scénario est rodé.
104 étapes en un jour. Il faut aller vite: l'arrêt doit durer quatre minutes. La campagne a débuté à cinq heures du matin et 104 étapes sont programmées jusqu'au soir. "Bonjour, c'est Tadashi Inuzuka." Des clients s'arrêtent et prêtent l'oreille. Assise à l'arrière de la camionnette, Yukiko Isafuji, micro en main et gantée de blanc, s'époumone pour présenter le candidat. Sa voix retentit au loin dans les haut-parleurs: "Votez Inuzuka!" Au Japon, les campagnes électorales se font en camionnette, micro en main, avec haut-parleurs et gants blancs. "Ça n'est pas forcément efficace mais c'est une coutume", constate le vice-président du Rengo - première confédération syndicale avec 8 millions d'adhérents - de Nagasaki.
Tadashi Inuzuka entonne son couplet de campagne: "Regardez ce que les Etats-Unis et l'Europe sont en train de réussir. La reprise économique y est forte alors que le Japon se traîne. Le gouvernement conservateur et les politiciens du Jiminto [Parti libéral-démocrate, PLD], en sont responsables. Ils sont incapables de mener les politiques nécessaires... Sans une ré