La France est proche de l'eurobéatitude! Après plusieurs années de méfiance, voire de désamour, les Français ont renoué avec la construction européenne et s'enflamment pour les aventures de l'Union. C'est du moins ce que révèle le sondage CSA-Libération-France 3 (1). Les Français sont, en effet, 59 % à se déclarer "enthousiastes" ou "favorables" face à la construction communautaire, alors que 41 % se disent "sceptiques" ou "opposés". En deux ans, tout a changé: en août 1997, deux mois après le retour au pouvoir de la gauche, les opinions s'équilibraient: 49 % contre 48 % (2). De même, 70 % des Français de notre échantillon souhaitent une accélération du rythme de l'intégration européenne, contre 25 % qui préféreraient qu'il soit ralenti. Il y a quelques années, on était loin, très loin, d'une telle envie d'Europe: en octobre 1992, quelques jours après le référendum du 20 septembre sur la ratification du traité de Maastricht, seuls 45 % voulaient une accélération contre 31 %. En mars 1996, les proeuropéens étaient un peu plus nombreux: 49 % contre 36 % (3). En huit ans, la demande d'Europe s'est donc accrue de 21 points. C'est énorme.
Consensus politique
Cet euroenthousiasme transcende toutes les catégories socio-économiques ainsi que les appartenances partisanes:
76 % des électeurs de gauche et 71 % des électeurs de droite sont en faveur d'une accélération de l'intégration. Et c'est aussi vrai pour les communistes que pour l'extrême droite, même si, là, on trouve un peu plus d'