Dès 9 heures dimanche, les autorités ont montré qu'elles ne toléreraient pas la manifestation prévue - et non autorisée - pour commémorer les deux ans de la mort de Lounès Matoub. Un impressionnant dispositif de sécurité, grenades lacrymogènes à la ceinture, bloquait les principaux accès d'Alger et empêchait tous les cars d'y entrer, pendant que les attroupements de plus de six personnes étaient dispersés énergiquement.
Un peu plus d'un millier de personnes ont néanmoins réussi à se rassembler en trois groupes qui entendaient se diriger vers la présidence de la République en scandant: "Pouvoir et alliés assassins", "vérité et justice pour Lounès", ainsi que des slogans contre le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika.
Des échauffourées ont éclaté quand l'un d'entre eux a voulu forcer le dispositif qui tentait de le cantonner sur la place de la Concorde-Civile (ex-1er-Mai). "A bas la répression, liberté d'expression", criaient les manifestants en ripostant par des jets de pierre au matraquage des brigades antiémeutes qui a fait plusieurs blessés, dont la députée Dalila Taleb.
Auparavant à Tizi-Ouzou, une centaine de personnes étaient interpellées au cours de brefs incidents près de la gare. Une manifestation de plusieurs milliers de personnes a aussi eu lieu à Taourirt Moussa, le village de Lounès.
La fondation Matoub a lancé, par ailleurs, un appel à des manifestations le 28 juin dans toute la Kabylie pour exiger la "vérité" sur la mort du chanteur, la reconnaissance de la langue t