Etalées sur 48 heures, les élections législatives au Zimbabwe se sont déroulées dans un calme qui a tranché avec la violence à la veille du scrutin et ont été marquées par un fort taux de participation. Les résultats ne seront cependant connus que ce soir, au plus tôt.
Sadza envoyé spécial
Peter Kaunda est l'un des premiers à voter, peu après 7 heures. Dans la salle communale, les officiels procèdent à leur travail de vérification d'identité avec soin et impartialité. Dehors, une file déjà considérable d'hommes coiffés de bonnets et de femmes emmitouflées dans des couvertures attendent en silence. Personne n'a reconnu le candidat du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), le parti qui défie le pouvoir du président Mugabe, pour la première fois depuis l'indépendance, il y a vingt ans. Peter Kaunda, 36 ans, a déjà travaillé comme "manager" sur sept fermes de tabac, mais aucune dans la région. D'ailleurs, il n'est pas né dans la circonscription et vit à Harare, la capitale. Après dix ans au sein des jeunesses catholiques, il s'est engagé "dans le milieu associatif" dans des programmes subventionnés par des ONG étrangères, notamment de lutte contre le sida. Père de 3 enfants, il se dit "particulièrement concerné par ce fléau qui menace notre jeunesse".
Coup bas. Dans les bureaux de vote à Sadza, au fin fond des collines du Mashonaland oriental, le représentant du parti au pouvoir, Mathew Maguri, se moque de lui. "Il a des idées qui plaisent en ville, mais, ici, on a moins