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Libération

Assad II, roi nu de Syrie.

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Bachar devrait être adoubé aujourd'hui par le Parlement.
publié le 27 juin 2000 à 1h54

Le Parlement syrien doit voter aujourd'hui à l'unanimité en faveur de Bachar el-Assad, candidat unique à la présidence.

Un plébiscite, prévu autour du 10 juillet, le consacrera officiellement chef de l'Etat.

Damas, envoyé spécial.

C'est un homme très endetté qui a pris le pouvoir hier à Damas. Seizième président de la République arabe de Syrie, Bachar el-Assad, 34 ans, apparaît d'ores et déjà comme le prisonnier d'au moins trois créditeurs. La première dette, il la doit d'abord à son père qui, en 1994, l'avait fait revenir de Londres après le décès accidentel de Bassel, le fils aîné préparé de longue date à lui succéder. La deuxième, il devra l'acquitter aux officiers supérieurs et aux responsables des services secrets qui ont accepté qu'il prenne en main le destin de la Syrie. "Et il ne faut pas oublier, insiste l'éditorialiste libanais Samir Kassir, sa dette à l'égard des Etats-Unis puisque le président Clinton lui a téléphoné en personne peu après les funérailles, entérinant ainsi la manière dont il s'est emparé du pouvoir."

Grand écart. Si elle apparaît des plus lourdes, cette triple dette l'engage aussi de façon contradictoire. A l'égard de son père, il se doit d'être le fidèle héritier de sa politique, ce qui risque de paralyser son action. A l'égard de la caste des chefs militaires, il ne peut faire de concessions de crainte que ceux-ci se rebellent. A l'inverse, Washington attend de lui une politique d'ouverture à l'intérieur et à l'extérieur. Comment dès lors pourra-t-i