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Libération

Carton rouge pour Mugabe au Zimbabwe

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La Grande-Bretagne dénonce des ""élections truquées"".
publié le 27 juin 2000 à 1h53

Le principal parti d'opposition au Zimbabwe l'a largement emporté dans 3 des 120 circonscriptions du pays, selon les premiers résultats annoncés hier.

Harare, envoyé spécial.

Faut-il invalider les élections législatives au Zimbabwe avant même que les bulletins de vote aient été dépouillés et que les résultats soient connus? Au lendemain d'un scrutin qui, pour la première fois depuis l'indépendance de l'ex-Rhodésie il y a vingt ans, pourrait changer la face du régime du président Robert Mugabe, la polémique fait rage. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, la Grande-Bretagne, l'ex-puissance coloniale, a fustigé hier les élections du week-end comme "truquées". Visiblement peu soucieux de rasséréner les relations avec le pouvoir à Harare, qui ne manque pas un jour pour dénoncer "le complot colonialiste ourdi à Londres", Robin Cook a déclaré à la BBC, très écoutée au Zimbabwe: "Les listes électorales étaient truquées, le découpage des circonscriptions était truqué et le recours à la violence pour décourager les électeurs de voter pour le changement a été systématique."

"Climat de peur". Tout en affirmant s'appuyer sur le verdict des observateurs européens sur place, Robin Cook est, en fait, allé beaucoup plus loin qu'eux. Dans la nuit de dimanche à lundi, quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, le chef des 190 observateurs électoraux déployés par l'UE, Pierre Schori, s'était, certes, refusé à qualifier de "libres et équitables" les législatives au Zimb