Les heurts entre chrétiens et musulmans se sont poursuivis hier à Ambon, capitale de la province des Moluques, poussant le président indonésien Abdurrahman Wahid à décréter l'état d'urgence civil "pour une durée indéterminée". "La situation est très mauvaise et nécessite par conséquent une réponse plus efficace", a déclaré le général Rusdihardjo, chef de la police nationale. Depuis six jours, les affrontements auraient fait 155 morts et des centaines de blessés sur l'île d'Halmahera et à Ambon. Selon le Jakarta Post, des coups de feu et des explosions ont été entendus hier dans plusieurs quartiers d'Ambon, et plusieurs lignes électriques et téléphoniques ont été coupées, paralysant un peu plus la ville dont les écoles et les magasins sont déjà fermés. Ces derniers jours, des dizaines de maisons et de bâtiments ont été incendiés. Ces heurts font suite à une longue série de violences qui auraient causé la mort de plus de 4 000 personnes depuis un an et demi.

L'état d'urgence, qui devrait entrer en vigueur aujourd'hui, donne des moyens de contrôle accrus aux militaires, tout en laissant le pouvoir aux autorités civiles. Cette procédure, juste en dessous de la loi martiale, prévoit notamment le contrôle des médias.

Selon Malik Salam, porte-parole d'un mouvement musulman, des membres de la Brimob - les troupes d'élite de la police indonésienne - se seraient rangés aux côtés des chrétiens pour tirer sur les musulmans. Des sources chrétiennes affirmaient l'inverse.

Après la christiani