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Bruxelles, une vache à lait mal traite

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Même si la France profite d'aides multiples, elle ne les utilise pas toutes.
publié le 28 juin 2000 à 1h49

La France a encore du mal à trouver le chemin du tiroir-caisse de l'Europe. "Beaucoup de maires de petites communes n'ont même pas l'idée qu'ils pourraient trouver de l'argent à Bruxelles", reconnaît Jérôme Vignon après deux ans et demi à la direction de la stratégie de la Datar (Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale). Le réflexe européen des élus français est pourtant en voie d'acquisition. Alors que le patron de la Datar, Jean-Louis Guigou, s'arrachait les cheveux, il y a deux ans, en constatant que la France était "la lanterne rouge de l'Europe" en matière de consommation des crédits communautaires, un sursaut des acteurs impliqués dans le développement régional devrait permettre à l'Hexagone de ne pas perdre une miette du gâteau disponible.

L'effort en vaut la chandelle: entre 1994 et 1999, ce sont 103 milliards de francs qui ont été saupoudrés sur les départements français et, pour la nouvelle période qui s'ouvre (2000-2006), il y en a autant à ramasser. A cette manne des aides régionales s'ajoutent les retombées de la politique agricole commune, la PAC, dont la France est, de très loin, la première bénéficiaire: sur les quelque 300 milliards d'euros inscrits à ce gros poste budgétaire (la moitié des dépenses des Quinze), les agriculteurs français en récupèrent à eux seuls près de 25 %.

Aides régionales. Chômage oblige, la France se taille aussi la part du lion des aides destinées aux régions en difficulté: plus d'un quart des crédits affectés p