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Libération

Jacques Chirac lance l'appel du Reichstag.

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Grand discours européen, hier devant les députés allemands.
publié le 28 juin 2000 à 1h49

Berlin envoyés spéciaux

Pierres marquées par les impacts de balles de la Deuxième Guerre mondiale, graffitis de soldats russes et nouveau dôme de verre: Jacques Chirac avait choisi un lieu chargé d'histoire et symbole de la nouvelle Allemagne, le Reichstag, pour tenir hier son grand discours européen. Premier chef d'Etat étranger à parler devant les députés allemands depuis leur réinstallation à Berlin, Chirac a exhorté à "prendre des risques" et "sortir des sentiers battus" pour "poursuivre la grande aventure communautaire". A trois jours du début de la présidence française de l'Union européenne, il a voulu faire, lui aussi, son "discours Fischer": esquisser une vision à moyen terme de l'Union élargie à bientôt 30 membres, comme l'a fait récemment le chef de la diplomatie allemande.

"Groupe pionnier". Chirac a repris l'idée de Fischer d'une "avant-garde" ou d'un "centre de gravitation" des pays de l'Union qui souhaitent pousser plus loin l'intégration, tout en la rebaptisant "groupe pionnier". A cette future locomotive européenne, il assigne "dès l'an prochain" trois champs d'action: la coordination des politiques économiques, la défense et la lutte contre la criminalité. Il s'agit de ne pas faire peur aux pays qui n'en seraient pas. Ce groupe ne requerra ni nouveau traité ni "institutions sophistiquées", a assuré Chirac, mais un simple "secrétariat", "mécanisme de coordination souple", "chargé de veiller à la cohérence des positions et des politiques de ses membres". Alors q