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Libération

La planète sida ne cesse de croître.

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Face au désastre, Onusida tente de secouer la conscience mondiale.
publié le 28 juin 2000 à 1h49

"Prendre conscience du désastre": c'est le maître mot de ce long rapport de l'Onusida sur l'épidémie de sida dans le monde, rendu public hier à Genève et à New York. Et pour cause... On dirait que, d'année en année, la publication de l'avancée épidémique est sans effet: de rapport en rapport, les données chiffrées se révèlent de plus en plus terrifiantes. Et leurs auteurs semblent n'avoir d'autre solution que de trouver des formulations encore plus sombres pour secouer "la conscience mondiale".

Il y a six mois, lors du dernier rapport, l'Onusida mettait ainsi en avant le nombre de décès dus au virus: 2,8 millions en 1999. Là, l'accent est mis sur les jeunes. "Dans les pays les plus touchés, plus d'un tiers des jeunes qui ont aujourd'hui 15 ans mourront du sida." Ou bien: "Le VIH provoque un renversement dramatique de la démographie, avec des conséquences sociales à long terme pour les nations les plus cruellement frappées." Ou encore: "Si élevés que soient les taux de prévalence dans un certain nombre de pays, en particulier en Afrique subsaharienne où les taux de prévalence du VIH chez les 15 à 49 ans ont désormais atteint ou dépassé 10 % dans seize pays, ils restent en deçà de la vérité. La probabilité de mourir du sida est systématiquement plus élevée que ne l'indiquent ces taux." Des projections, en quelque sorte, optimistes. Ou enfin: "Dans des pays tels que l'Afrique du Sud et le Zimbabwe, où un cinquième, voire un quart, de la population adulte est infectée, le sida fi