Belgrade, de notre correspondante.
L'affaire avait défrayé la chronique en novembre. Hier, elle passait en justice à Belgrade. Un public alléché avait rempli les 30 sièges de la salle d'audience, mais d'emblée le procureur a demandé le huis clos. Cinq hommes - Jugoslav Petrusic, Milorad Pelemis, Branko Vlaco, Rade Petrovic et Slobodan Orasanin - sont en effet accusés d'espionnage pour le compte de la France. Ils auraient constitué un réseau dénommé "Araignée". Leur arrestation avait été annoncée de manière spectaculaire par le ministre de l'Information, Goran Matic, qui les avait accusés de comploter pour assassiner le président Slobodan Milosevic. De cela il n'est plus question dans l'acte d'accusation. "Pendant la guerre (les bombardements de l'Otan, ndlr), ils sont devenus membres des services secrets français et, en avril 1999, ont rejoint l'armée yougoslave", indique cet acte qui mentionne aussi d'autres crimes, meurtres et chantage.
Les avocats ont lancé une bataille procédurière. L'affaire, disent-ils, relève d'une cour militaire, et non du tribunal de Belgrade. C'est dans l'intérêt de leurs clients car, l'an dernier, le tribunal militaire s'est déclaré incompétent dans un procès engagé par les services militaires de l'armée yougoslave contre deux des accusés (Petrusic et Orasanin). "La justice a été humiliée. Nous, avocats de la défense, n'avons pas eu accès au dossier d'instruction pendant des mois, alors que le ministre de l'Information répandait les accusations de h