Saales (Bas-Rhin), envoyée spéciale.
Parfois, l'entrée du bureau du maire est envahie par les chaussures des enfants qui font leur gymnastique dans la salle principale de la mairie. Six mois par an, la salle des fêtes, occupée par le décor du théâtre, ne peut accueillir que vingt-cinq spectateurs lors de chaque projection de film. Les protestants se réunissent dans une cave, et les catholiques, dans la salle à manger du curé. Et pour la moindre activité, il faut squatter le local réservé à la consultation des nourrissons. Saales, 853 habitants, village de fond de vallée vosgienne, se débrouille tant bien que mal pour faire vivre la quinzaine d'associations de la commune. Et, jusqu'à maintenant, c'était plutôt mal.
Bienfaits. Mais il y a des jours où l'Europe se présente sous le visage d'une fée bienfaitrice. Une fée un peu technocratique, qui exige des piles de documents et d'inépuisables réserves de patience, mais une fée quand même. Grâce à l'Europe, donc, Saales aura désormais sa Maison des associations. Pour être situé en zone rurale, le village est éligible aux fonds européens, et le Feoga (Fonds européen d'orientation et de garantie agricole) va financer 24 % de la réhabilitation de l'ancien foyer paroissial pour maintenir et redynamiser la vie culturelle, associative et sportive du chef-lieu de canton. La région Alsace, le département du Bas-Rhin et la commune apporteront le solde du 1,2 million nécessaire au réaménagement des vieux bâtiments. Les enfants pourront y fai