Après le trop-plein, le vide. L'euro est tombé dans un trou noir, la communication au point mort. A Bercy, on minimise: "On est en train de changer d'agence de com." Pourtant, à 551 jours de l'introduction des pièces et billets en euros, il y a urgence à relancer la machine. Le scénario bâti aujourd'hui dans ses grandes lignes passera-t-il l'épreuve du terrain?
Premier souci: les microentreprises. Selon le dernier sondage Eurobaromètre, une bonne fraction de la population européenne (autour de 20 %), artisans et petits commerçants inclus, situe le basculement en 2003, soit un an trop tard, quand tout sera consommé. Seul un sondé sur vingt donne la bonne réponse. Il faut pourtant dix-huit mois, estime le Comité national de l'euro, pour qu'une petite entreprise fonctionne dans la nouvelle monnaie, ce qui voudrait dire s'y mettre dès juillet. Mais personne ne semble vouloir impulser le mouvement: "Le comité est en roue libre depuis un bout de temps déjà", soupire un membre de cette structure présidée par le ministre de l'Economie et chargée de piloter le passage à l'euro. Tout semble gelé jusqu'à la rentrée.
Quelle étiquette? Autre souci: le double affichage. Après des débuts prometteurs, la pratique est en train de stagner, quand elle ne recule pas. Or, soutient-on à Bruxelles, "ce double affichage est essentiel pour créer les conditions de la confiance". Sur ce chapitre, deux écoles s'affrontent. Ceux qui disent qu'il faut maintenir jusqu'au 1er janvier 2002 l'affichage actuel: