Jérusalem, de notre correspondante.
Madeleine Albright était à Jérusalem, hier, pour une de ces missions de la dernière chance que le pays affectionne. La secrétaire d'Etat américaine tente d'organiser, le mois prochain aux Etats-Unis, un sommet de la paix entre Israéliens et Palestiniens, un nouveau "Camp David" qui éloignerait un regain de violence dans les territoires palestiniens. La première journée d'Albright n'a pas été couronnée de succès: les conditions posées par les uns et les autres empêchent toujours d'organiser un tel sommet. Elle devait persévérer jusqu'à son départ aujourd'hui.
Zone à risques. L'enjeu est de taille. Si Albright ne parvient pas à réunir dans les semaines qui viennent le Premier ministre israélien Ehud Barak et le leader palestinien Yasser Arafat pour tracer les grandes lignes d'un accord de paix final, la région entrerait dans une nouvelle zone à risques. Ces deux hommes ont en commun d'avoir la volonté d'aboutir, et aucun d'eux n'est assuré d'avoir encore les moyens d'y parvenir dans quelques mois. "Ce n'est pas maintenant ou jamais, c'est maintenant ou dans beaucoup plus longtemps et dans de bien plus mauvaises conditions", explique Yaron Ezrahi, chercheur en sciences politiques à l'université hébraïque de Jérusalem. Bill Clinton rêve d'achever son mandat sur un nouvel accord de paix au Proche-Orient. Il connaît bien Barak et Arafat, qu'il a reçus plusieurs fois à la Maison Blanche. S'il ne parvient pas à faire entendre raison aux deux hommes,