Le Conseil de la fédération de Russie (chambre haute du Parlement), qui réunit les chefs des régions et des républiques, a rejeté hier par 129 voix contre 13 le projet de réforme administrative qui ampute les pouvoirs des "patrons" des régions. La Douma (chambre basse) devrait facilement surmonter le rejet du Conseil en votant le texte à une majorité des deux tiers.
Kazan, envoyée spéciale.
La météo de la télé tatare ne parle pas du temps à Kazan mais du temps qu'il fait dans "la capitale d'Etat". L'un des 89 "sujets" de la fédération de Russie, la république du Tatarstan est fière de son statut particulier, de loin le plus autonome. Le drapeau tatar - vert, blanc et rouge - flotte sur les bâtiments publics; les noms des rues sont écrits en tatar et en russe; le Tatarstan a même sa fête nationale, le 25 juin. Avec sa Constitution qui la qualifie d'"Etat souverain, sujet de droit international", la république tatare est la première visée par la réforme administrative de Vladimir Poutine. Jugeant que les sujets de la fédération en prenaient trop à leur aise, le président russe a décidé de les remettre au pas. Sept "super-régions", dirigées par des hommes du Président, ont été créées pour resserrer le contrôle du Kremlin sur les sujets trop indépendants. Et ceux qui, comme le Tatarstan, ont adopté des lois en contradiction avec les lois fédérales ont été sommés de les annuler.
Une démocratie gérée comme un fief. En vieux renard de la politique, le président tatar, Mintimir Chaïmie