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Libération

Le ""Waterloo politique"" des anticastristes.

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L'affaire Elian redore le blason, passablement terni, de Castro.
publié le 29 juin 2000 à 1h56

Un monument d'acier et de béton vient d'être édifié en un temps record à La Havane en l'honneur d'Elian. Il répond au doux nom de "Tribune de l'anti-impérialisme". Les Cubains ont promis d'avoir le triomphalisme modeste. Une chose reste sûre: l'affaire Elian et les discussions sur la levée partielle de l'embargo américain ont permis à Fidel Castro d'en finir, au moins momentanément, avec sa traversée du désert.

Dangereux extrémistes. Première victoire: grâce à Elian, Castro bénéficie de la baisse de popularité des exilés de Miami. Naguère enviés pour leur opulence, ces derniers sont apparus aux yeux de la population comme de dangereux extrémistes dans cette affaire, aussi aveuglés par l'idéologie que leurs vieux ennemis barbudos. Pour Castro, ils ont subi un véritable "Waterloo politique".

Les anticastristes étaient les principaux promoteurs de la politique américaine d'embargo, qui reposait sur un principe simple: couper les vivres à la population pour saper les bases du régime. Or, la révolte tant attendue n'est jamais venue. Comble de l'échec, l'affaire Elian a permis à un Castro jouant habilement de la carte patriotique de remobiliser une population cubaine qui, entre répression et résignation, sombrait dans la passivité. Les grand-messes organisées en l'honneur d'Elian ont rassemblé un vaste public: du jamais vu depuis la chute du Mur et le début de la "période spéciale" de restrictions qui a suivi la disparition de l'Union soviétique. Les jeunes étaient en pointe alors q