Les idées reçues sont tenaces: l'image du Français allergique à l'étranger, ne parlant pas d'autre langue que la sienne et ne rêvant que d'un boulot à côté de sa ville natale, est pourtant en train de pâlir. Aujourd'hui, les Français "s'européanisent" et goûtent aux joies de l'expatriation, surtout parce que les étudiants n'hésitent plus à partir loin de leur fac d'origine. Les programmes européens y sont pour beaucoup.
L'impulsion Erasmus. En 1987, le programme d'échange Erasmus débute avec une ambition affichée: que 5 % d'une classe d'âge de toutes les universités européennes participe à un programme de mobilité étrangère pendant ses études. Depuis, le taux de mobilité des étudiants n'a cessé d'augmenter de près de 10 % par an, avec, en 1999, 181 000 places d'université disponibles dans les trente pays participants. La France, comme le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Allemagne sont les pays les plus actifs dans ce programme d'échange, envoyant et recevant entre 200 000 et 300 000 étudiants par an.
Mais ce succès grandissant d'Erasmus n'est encore qu'un début. Les universités françaises qui affichent les plus forts taux de mobilité n'envoient pas tout le monde pour un semestre à Dublin ou à Cordoue. L'université Robert-Schuman, la fac de droit de Strasbourg, qui compte 9 000 étudiants, en fait partir seulement 3 % par an à l'étranger.
Erasmus profite surtout aux étudiants de l'IEP (Institut d'études politiques), dont 85 % vont à l'étranger pour un an. Et les jeunes qui feront leur