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Libération

L'accusé Kohl botte en touche.

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L'ex-chancelier allemand refuse de s'expliquer sur les pots-de-vin de la CDU.
publié le 30 juin 2000 à 1h58

Berlin, de notre correspondante.

"Mon nom est Helmut Kohl. Né le 3 avril 1930 à Ludwigshafen. Résident à Ludwigshafen. De profession, chancelier fédéral émérite." Dès les présentations d'usage, le ton est donné. L'ancien chancelier allemand, appelé pour la première fois hier à témoigner devant la commission parlementaire chargée d'enquêter sur ses caisses noires, comparaît gonflé de sa dignité passée, très sûr de lui, et même souvent goguenard. Presque retiré de la politique allemande depuis plusieurs mois, Helmut Kohl a eu le temps non pas de faire repentance, mais de préparer sa contre-offensive. Chacun des soupçons qui le visent, qu'il s'agisse des ventes d'armes à l'Arabie Saoudite ou de la privatisation de Leuna, est prétexte à une tirade à sa gloire de père de la réunification allemande, de défenseur d'Israël ou de sauveur de la chimie est-allemande.

Attaque.L'ancien chancelier a préparé une déclaration préliminaire de treize pages, qui commence par une attaque: "Depuis sept mois que cette commission a été mise en place, c'est la première fois que j'ai la possibilité de m'y exprimer, accuse-t-il. Je ne peux que soupçonner, poursuit-il, que la raison de ce délai est de traîner dans la boue les seize années de mon gouvernement, qui ont été seize années bonnes et réussies pour l'Allemagne."

Soupçonné de n'avoir approuvé la livraison de blindés à l'Arabie Saoudite, en 1991, qu'à la suite de pots-de-vin versés à son parti chrétien-démocrate, l'ancien chancelier se lance dans u