Vienne, de notre correspondant.
Il était moins une! A quelques heures de la passation de présidence entre le Portugal et la France à la tête de l'Union européenne, les Quatorze viennent de trouver in extremis un possible scénario de sortie de la crise qui les oppose à l'Autriche. Le Premier ministre portugais, Antonio Guterres, a demandé au président de la Cour européenne des droits de l'homme, le Suisse Luzius Wildhaber, de désigner un "conseil des sages" formé de trois personnalités de son choix. Ce conseil devra étudier, d'une part, "l'attachement du gouvernement autrichien aux valeurs européennes communes, en ce qui concerne en particulier le droit des minorités, des réfugiés et des immigrés", ainsi que "l'évolution de la nature politique du FP÷", le parti d'extrême droite autrichien.
Les trois "sages" rédigeront alors un rapport, qui permettra aux Quatorze de décider de la levée ou du maintien des "sanctions" (gel des relations bilatérales) imposées le 4 février à l'encontre du gouvernement autrichien. "L'Autriche est prête à coopérer avec ce conseil des sages", a déclaré le chancelier Wolfgang Schüssel, hier, à l'annonce officielle de la proposition de ses partenaires. "Je ne suis cependant pas satisfait du maintien actuel des sanctions, et je suis déçu qu'aucun calendrier n'ait été prévu."
Le ton réservé de Wolfgang Schüssel marque bien que la proposition portugaise, résultat de dix jours de tractations intenses (depuis le Sommet de Feira, où l'Autriche avait négocié son