La nomination de Marcelo Schilling provoque un tollé parmi les exilés chiliens en France. Beaucoup ne comprennent pas: que signifie l'arrivée d'"un homme de gauche qui trahit la gauche, en minant de l'intérieur toute la gauche non socialiste, selon Patricio P. (réfugié en France depuis près de huit ans), à la tête d'une ambassade comme celle de France, qui symbolise, aux yeux des Chiliens, non seulement le pays des droits de l'homme mais aussi une importante source d'aide financière"? Comment la comprendre à l'heure où le gouvernement de la Coalition auquel appartient le président, Ricardo Lagos (PS), a besoin de se défaire d'une image "trop proche de Pinochet" qu'il a pu donner au monde pendant la détention du dictateur à Londres? Un cadeau pour bons services rendus? Un message adressé à ce qui reste d'exilés politiques actifs en France, parmi lesquels un certain nombre de militants (FPMR, MIR) qui voudraient pouvoir "rentrer un jour"? Leurs questions restent pour l'heure sans réponse.
Ceux qui ne savent rien de son passé disent seulement que "puisqu'il est un militant du PS, c'est bien". Nombre de ses "amis" ou sympathisants préfèrent ne pas s'exprimer à son sujet, ou se contentent de dire qu'il est celui qui fait "le difficile et sale boulot", selon la formule d'un Chilien anonyme, proche de Schilling et qui n'appartient à aucun parti. Margarita Young, présidente de l'association Amitiés franco-chiliennes, très active contre la dictature, estime qu'il a "démonté tous les a