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Libération

L'Ethiopie veut imposer sa paix

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Les négociations avec l'Erythrée, affaiblie, s'annoncent âpres.
publié le 1er juillet 2000 à 2h42

Addis-Abeba envoyé spécial

Depuis la signature, le 18 juin à Alger, d'un accord de cessation des hostilités, le canon s'est enfin tu sur les fronts de l'Ethiopie et de l'Erythrée. Succès diplomatique pour les représentants de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), qui l'ont obtenu à l'arraché, ce silence des armes est pourtant loin de pouvoir s'ériger en véritable plan de paix. Représentants éthiopiens et érythréens doivent se retrouver lundi à Washington, avec une longue route devant eux.

En apposant leur paraphe sur un document qui prévoit l'arrêt des combats et le déploiement d'une force de maintien de la paix internationale sur une bande de 25 km de largeur le long de leurs 1 000 km de frontière commune, les deux pays ont seulement clôt le premier chapitre du conflit entamé le 6 mai 1998, celui de la guerre totale.

Repli de l'Erythrée. Sous le prétexte, à l'origine, d'un litige pour une poignée d'hectares caillouteux et frontaliers, les deux ennemis ont en effet consacré au cours des deux années passées l'essentiel de leur énergie et de leurs ressources à s'armer et à s'affronter dans des combats qui ont fait plusieurs dizaines de milliers de morts. Dans cette guerre, irraisonnée seulement en apparence, mais alimentée en fait par la rivalité féroce de deux anciens alliés, personne ne semblait, il y a quelques mois encore, en mesure de l'emporter. Le blocage des négociations, alors, était total.

Seulement, après une refonte de son armée et une réorganisation de sa tactiqu