Bruxelles (UE)
de notre correspondant
La France préside à partir de samedi, et jusqu'au 31 décembre 2000, l'Union européenne. Sa précédente présidence remonte au premier semestre 1995: on ne peut pas dire qu'elle ait laissé une marque quelconque dans l'histoire communautaire, les autorités françaises étant alors entièrement accaparées par la préparation de l'élection présidentielle de mai qui allait voir le triomphe de Jacques Chirac.
Moteur en marche. L'Union de l'an 2000 n'a que peu à voir avec celle de 1995: la monnaie unique est entrée en vigueur le 1er janvier 1999, la croissance économique est de retour, de nouveaux chantiers d'intégration ont été ouverts (justice et affaires intérieures, politique étrangère, défense commune), etc. Surtout, Allemands et Français sont à nouveau capables de se parler et ont la volonté d'imposer leur rythme à la construction communautaire. Les méfiances réciproques, nées de l'élection de Jacques Chirac, en 1995, puis de Gerhard Schröder, en 1998, semblent désormais oubliées.
Le moteur franco-allemand tourne à plein régime. Ce n'est pas un hasard si l'an 2000 est marqué par le retour des grands projets: Joschka Fischer, le ministre allemand des Affaires étrangères, a proposé, le 12 mai dernier, la mise en place d'une fédération européenne entre les pays les plus déterminés à poursuivre leur intégration. Jacques Chirac lui a répondu positivement, mardi, à Berlin, en plaidant pour une "Constitution européenne" et l'avancée d'un "groupe pionnier"