Mexico envoyé spécial
Quel que soit le résultat des urnes, les 57 millions d'électeurs mexicains sont appelés dimanche à des élections historiques. Jamais, dans l'histoire politique de ce pays, une consultation électorale n'avait comporté autant de suspense ou d'incertitude. Jamais, surtout, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) n'avait vu son hégémonie mise en cause à ce point. Jusqu'alors, cette formation se présentait aux élections comme pour remplir une formalité exigée par la Constitution de 1917; et l'opposition, faible ou velléitaire, lui servait de faire-valoir.
Suspense palpable. A la veille de cette élection présidentielle - et, partiellement, législatives et sénatoriales -, il n'en va plus ainsi. Selon les derniers sondages, Francisco Labastida, le candidat du PRI, ne devancerait que de quatre points son principal rival, l'ambitieux Vicente Fox, 58 ans, chef de file du Parti d'action national (PAN), une formation démocrate-chrétienne habituée à jouer les seconds couteaux. En troisième position viendrait Cuauhtemoc Cardenas, l'actuel maire de Mexico, à la tête du Parti révolutionnaire démocratique (PRD) et candidat malheureux aux deux dernières élections.
Dans les rues de Mexico, ce suspense est d'ailleurs palpable. Pour la clôture de campagne de Cardenas, ils étaient 200 000 entassés sur la grand place du Zocalo, coeur de Mexico. Même ferveur à Leon - au nord, fief de Vicente Fox, où celui-ci, arrivant en tenue de cow-boy et à cheval, se voyait réserver un ac