Couac et recouac sur l'Europe à la veille de la présidence française. Jacques Chirac, bien décidé, début juin, à ce que "la France parle d'une seule voix, à la virgule près", n'a pas goûté les exégèses de Pierre Moscovici sur son intervention devant le Bundestag, mardi, à Berlin. "C'est un discours important, mais ce n'est pas un discours des autorités françaises. C'est son discours. Il l'a conçu, rédigé et prononcé en tant que président de la République devant le Parlement d'un pays ami", avait observé, jeudi soir, le ministre des Affaires européennes en émettant de sérieux bémols sur l'idée d'une Constitution européenne avancée par le chef de l'Etat. Vendredi, après un coup de fil entre le secrétaire général de l'Elysée, Dominique de Villepin, et Olivier Schrameck, le directeur de cabinet de Lionel Jospin, l'Elysée a publié un communiqué: "Le président de la République s'est exprimé officiellement. La France parle d'une seule voix, et la présidence française de l'Union européenne ne fait que renforcer cette exigence."
"L'épreuve de la réalité". Pierre Moscovici a mis délibérément les pieds dans le plat avec l'aval de Matignon, qui juge les propos de Jacques Chirac avant tout "politiques" et "sans influence" sur le déroulé européen des six prochains mois. En clair, Lionel Jospin accuse le chef de l'Etat d'avoir profité de son voyage à Berlin pour avancer les grandes lignes de son futur programme présidentiel, au lieu de se concentrer sur la réussite de la réforme des institu