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Libération

Téhéran fixe le destin de ses ""espions juifs""

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Le tribunal de Chiraz doit rendre son verdict ce samedi.
publié le 1er juillet 2000 à 2h42

Premier du genre à être organisé en Iran, le procès des treize "espions juifs" accusés d'avoir collaboré au profit d'Israël doit s'achever ce samedi à Chiraz par la communication des verdicts du tribunal révolutionnaire. L'annonce, vendredi, des dates de la visite en Allemagne de Mohammed Khatami (du 10 au 12 juillet) laisse augurer que les juges ne prononceront pas de lourdes peines. On voit mal Berlin, même s'il n'a jamais brillé par son courage dans ses relations avec Téhéran, accepter d'accueillir le président iranien dix jours après de sévères condamnations. La peine de mort à l'encontre des accusés, qui avait suscité l'inquiétude de la communauté internationale, semble donc exclue.

Le doute persiste encore, puisque le procureur général du pays, l'ayatollah Morteza Moghtadaï, avait laissé entendre la semaine dernière que des condamnations à mort n'étaient pas exclues: "Ils ont été reconnus coupables d'espionnage au profit d'Israël et, conformément à la loi, ils peuvent être condamnés à mort ou à des peines de prison." En revanche, Hossein-Ali Amir, le chef et porte-parole de la justice à Chiraz, avait fait savoir lundi que "les prévenus étaient accusés seulement d'actions contre la sécurité nationale". Selon lui, l'accusation d'être "mohareb" (c'est-à-dire de faire "la guerre à Dieu et à la nation"), passible de mort en Iran, a été "levée" depuis le début du procès. L'article 508 du code des sanctions islamiques prévoit que quiconque qui n'est pas reconnu "mohareb" mais