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Libération

La présidence française dans le viseur de Jörg Haider

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L'extrême droite autrichienne menace de paralyser l'UE.
publié le 4 juillet 2000 à 2h47

Vienne de notre correspondant

Aquelques jours de la pause parlementaire de l'été, la tension monte en Autriche, où l'on assiste à une escalade des propos contre l'Europe, et la France qui la préside jusqu'au 31 décembre. "Si rien ne change pendant la présidence française (en ce qui concerne les sanctions, ndlr), nous disons clairement qu'aucun autre sujet ne va avancer!", a déclaré Jörg Haider du ton agressif et provocateur dont il est coutumier.

Pour mieux souligner la menace d'un veto autrichien sur le dossier de la réforme des institutions européennes, que la France espère voir aboutir au sommet de Nice, en décembre, l'ancien chef du FP÷ s'est permis une de ces références littéraires qui plaisent tant à l'homme de la rue autrichien: "Cela signifie que la France va être prisonnière de ses liens, comme Gulliver de ses petits nains et incapable de bouger."

"Mesures justes". Le ton sans retenu de l'homme fort de l'extrême droite s'inscrit dans le contexte d'une Autriche qui n'en finit pas de ruminer ses espérances blessées. A l'annonce de la mise en place d'un conseil des sages (trois personnalités nommées par la Cour européenne des droits de l'homme pour faire le point sur l'état de la démocratie en Autriche), le chancelier Wolfgang Schüssel avait déclaré à la télévision, d'un ton très optimiste: "Ce conseil va rendre son rapport d'ici la fin de l'été, et les sanctions pourront alors être immédiatement levées."

Moins de vingt-quatre heures plus tard, dans un discours tenu à Noge