Grand, mince, la moustache fine et élégante, Vicente Fox est une personnalité explosive, imprévisible, déroutante même pour ceux qui prétendent bien le connaître. Tour à tour autoritaire, rigolard, solennel, cet homme de Leòn, un Etat rural du Centre, échappe aux étiquettes. Personne ne connaît vraiment sa pensée politique et ses convictions idéologiques. Ses détracteurs aiment à répéter que sa qualité la plus remarquable consiste à savoir vendre sa propre personne. Pour le reste, les promesses du nouveau président mexicain sont ambitieuses: "Eradiquer la crise, la pauvreté, la marginalité et l'insécurité" d'ici la fin de son mandat en 2006.
Pitreries. Dimanche soir, jour de ses 58 ans, venant tout juste d'apprendre sa victoire certaine, Vicente Fox, donnait d'ailleurs au pays un aperçu de ses multiples facettes. En direct sur la chaîne Televisa, on pouvait d'abord le voir improviser des pas de danse au bras de sa fille Cristina, tout en chantant ses slogans politiques; un peu plus tard, devant ses militants, Fox alternait sans peine le ton solennel, le verbe prédicateur et la menace rugissante. Amateur incontrôlable de pitreries en public, on le sait d'ailleurs ennemi du costume-cravate et bien plus à l'aise vêtu d'une veste en jean et d'un chapeau blanc, enfourchant l'un de ses nombreux chevaux de son immense ranch de Leòn.
L'avènement de Vicente Fox dans la politique, est un accident. Très vite, ce fils d'immigrant, irlandais par son père et espagnol par sa mère, a plutôt e