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Maroc: la débrouille, rempart contre la maladie

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Un seul hôpital, à Casablanca, permet l'accès aux soins. Un solide réseau d'entraide assure son existence.
publié le 4 juillet 2000 à 2h46

Casablanca envoyé spécial

Hakima Himmich se démène. Toujours en mouvement. Elle a la petite cinquantaine, les cheveux noirs et une lucidité à tous crins. "Il était impossible de ne rien faire, sachant que les molécules antisida auraient pu ne jamais parvenir jusqu'à nous, les habitants d'un pays à faibles ressources, comme on dit dans les manuels."

Une évidence. Et là, depuis un an, dans son service de maladies infectieuses de l'hôpital universitaire Ibn Rochd de Casablanca, elle a gagné. Déjouant tous les trous noirs de la fatalité. Les malades atteints de VIH sont soignés. Plus d'une centaine d'entre eux reçoivent des trithérapies. Gratuitement. Un succès unique en Afrique.

Le professeur Hakima Himmich se moque des compliments. Première femme à diriger un service de maladies infectieuses au Maroc, ce jour-là, elle fait visiter ses locaux, situé juste à l'entrée du grand hôpital de Casa. Repeint en bleu et blanc cassé, il est propre, lumineux. Et Hakima Hemmich explique sa recette, incroyable cocktail de solidarité et de volonté: "Là, les trois femmes de ménage, c'est une association d'aide aux malades qui nous les finance. Le jardin, dehors? C'est une entreprise privée qui l'entretient." Et elle poursuit, égrenant les aides des uns et des autres.

Injustice. La pièce qui sert de pharmacie apparaît comme un condensé de la situation. Chaque étagère a son origine: don de l'ambassade de France, don de l'association Aides-Alsace, don d'Act Up, etc. Dehors, une estafette se révèle êt