Mexico envoyé spécial
Le Mexique a le vertige. Pour la première fois depuis 1929, soit la date de sa création, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) vient d'essuyer une défaite électorale. Dimanche soir, à l'issue d'un vote très attendu, les 58 millions d'électeurs ont mis fin à l'hégémonie d'une formation qui, après sept décennies ininterrompues, avait fini par se confondre avec le pouvoir national. Pour la première fois dans l'histoire de ce pays, une alternance a eu lieu sans qu'une goutte de sang ne soit versée. La victoire du scrutin présidentiel revient à Vicente Fox, 57 ans, leader du Parti d'action nationale (PAN, droite) et gouverneur de l'Etat de Guanajuato, au centre du pays. Selon l'Institut fédéral électoral (IFE), responsable de la conduite du scrutin, le leader du PAN détiendrait entre 40 et 48 % des voix. Francisco Labastida du PRI, lui, obtiendrait entre 33 et 39 % des suffrages. Quant à Cuauhtémoc Cardenas, du Parti révolutionnaire démocratique (PRD, gauche) perdant pour la troisième fois depuis 1988, son score serait compris entre 15 et 20 % des voix. Il s'agit de résultats non définitifs, fruits d'un décompte rapide opéré par trois instituts; mais, selon l'IFE, l'ampleur de l'avance de Fox est telle qu'elle ne donne lieu à aucun doute. Quant à la Chambre des députés, elle apparaît totalement modifiée: le PRI passe de 245 sièges à moins de 130, alors que le PAN double son score avec plus de 240 députés. En 1997, pour la première fois, le PRI avait p