Après cinq ans d'interdiction, une délégation de Reporters sans frontières s'est rendue en Algérie du 24 au 30 juin, dans le cadre de l'invitation lancée par les autorités aux organisations humanitaires internationales. Bilan d'une mission par Robert Ménard, le secrétaire général de RSF.
Le Syndicat des journalistes vous a accueilli avec un retentissant "Monsieur Ménard, rentrez chez vous", vous accusant de n'avoir pas assez dénoncé les violences islamistes. Mais de nombreux journalistes se sont désolidarisés de cette pétition. Comment votre mission s'est-elle finalement déroulée?
Les directions de quatre quotidiens sur une trentaine - Liberté, le Soir d'Algérie, El Khabar et El Watan - nous ont effectivement boycottés, tandis que Liberté et plus encore le Soir d'Algérie se montraient très virulents. Mais au-delà, les journalistes du SNJ qui ont signé contre le boycott de RSF étaient bien plus nombreux que les "boycotteurs", dont certains nous ont d'ailleurs dit leur étonnement d'avoir retrouvé leur nom au bas d'une pétition qu'ils n'avaient pas signée. Nous avons en outre rencontré des journalistes de toutes les rédactions, y compris de celles qui nous ont boycottés, mais qui ont néanmoins assisté à notre conférence de presse finale...
Les journalistes se plaignent-ils d'un contrôle du pouvoir?
Aucun journaliste n'a certes été emprisonné depuis plus d'un an, et le contrôle le plus voyant touche la télévision et la radio publiques, dont les rédactions ne disposent d'aucune marge