Menu
Libération

Chirac profil bas à Strasbourg

Article réservé aux abonnés
Il s'est abstenu de réitérer ses grandes visions européennes.
publié le 5 juillet 2000 à 2h48

Strasbourg envoyés spéciaux

Jacques Chirac a, cette fois, évité les mots qui font mal. Loin de répéter ses idées en faveur d'une "Constitution européenne" ou de la création d'un "groupe pionnier", loin d'appeler à une refondation institutionnelle de l'Union, il s'est contenté d'énumérer platement, devant le Parlement européen, les priorités de la présidence française de l'Union qui a débuté le 1er juillet: achever, d'ici au sommet de Nice, en décembre prochain, la Conférence intergouvernementale (CIG) sur la réforme des institutions, rédiger un agenda social européen, accroître la protection de l'environnement après le naufrage de l'Erika, renforcer l'Euro 11 (l'instance de coordination des politiques économiques), mettre en place une autorité alimentaire indépendante, poursuivre l'élaboration d'un espace judiciaire, etc. Une litanie manquant de souffle et égrenée sous les yeux attentifs du ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, et de son ministre délégué aux Affaires européennes, Pierre Moscovici.

Par rapport à son discours du 27 juin à Berlin, le contraste est donc violent. Tellement que l'Europarlement compte déjà ses premiers déçus du chiraquisme. "Il a été drôle et plutôt bon", juge ainsi Daniel Cohn-Bendit (France, Verts), qui avait salué avec enthousiasme le discours de Berlin, "mais il s'est dégonflé". "Il a fait un pas en arrière", approuve dans les couloirs son compère François Bayrou (France, UDF-PPE): "On attendait quelque chose qui se situe dans le prol