Strasbourg (UE)
envoyés spéciaux
Gilles Savary, député européen socialiste, dit ça en rigolant: "Eh bien oui, Chirac nous a piqué notre cartable et nos idées." Mais il y en a beaucoup, parmi ses copains, que les prestations présidentielles sur l'Europe amusent beaucoup moins. "C'était le moment de dégager des perspectives. Chirac a su en profiter et, comme chaque fois qu'il est en campagne électorale, il a été excellent", admet Marie-Arlette Carlotti. "Il ne faudrait pas qu'on rate l'occasion historique de relancer la coopération franco-allemande après trois années d'inertie. Les Allemands viennent de nous tendre une perche, il faut la saisir", remarque Harlem Désir. Comme le reconnaît l'un d'eux, les eurodéputés socialistes "ne parlent plus que de ça". Et "ça", c'est la montée en puissance du président de la République sur les questions européennes, quand le Premier ministre et son ministre des Affaires européennes, Pierre Moscovici, semblent marquer le pas.
"Coup médiatique". Officiellement, les socialistes sont très contents de leur gouvernement. Adeline Hazan, parlementaire à Strasbourg et secrétaire nationale à Paris, défend la position officielle: "Le principal souci de Lionel Jospin, c'est de réussir la CIG [Conférence intergouvernementale] et la présidence française. Le gouvernement est obligé de faire avec ce qu'il sait des résistances des uns et des autres. Chirac, lui, fait un coup médiatique." "Avoir annoncé une Constitution européenne est une bourde diplomatique de