Jérusalem
de notre correspondante
Le ton monte entre Israéliens et Palestiniens. Comme si, de chaque côté, lassés par les lenteurs et les impasses du processus de paix, les radicaux étaient en passe de prendre le pas sur les modérés. Hier, les Israéliens ont réagi très négativement à la déclaration sans équivoque faite lundi soir par le conseil central de l'OLP, annonçant que l'Etat indépendant palestinien serait proclamé le 13 septembre 2000, avec Jérusalem-Est pour capitale, au risque d'une confrontation avec Israël. Devant la Commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, le chef de la diplomatie israélienne s'est insurgé contre une telle décision, qui, selon lui, "signifie dans la pratique un retrait des Palestiniens du processus de paix et l'abandon des obligations qui en découlent". "De telles déclarations incitent à la violence", a déclaré David Lévy. "Les dirigeants [palestiniens] diront, après, qu'ils ne peuvent faire de compromis car les gens dans la rue y sont hostiles", a-t-il ajouté. Quelques heures plus tôt, le ministre israélien de la Justice avait lancé une violente mise en garde. "Si les Palestiniens déclarent unilatéralement un Etat, je peux d'ores et déjà dire que cet Etat restera sur le papier, comme ce fut le cas après une proclamation similaire en 1988 (à Alger, ndlr). Je ne veux pas proférer de menaces, mais il suffit que nous ne soyons pas d'accord, et ils n'auront ni accès au monde extérieur, ni statut international, ni possibilité