Six mois après le coup d'Etat qui renversa le président Henri Konan Bédié, les mutins sont de retour... Bandeau rouge sur le front, lunettes noires, à bord de gros 4 x 4 ou de taxis réquisitionnés, de petits groupes d'hommes en armes ont sillonné, hier, les rues d'Abidjan. Le Plateau, le centre des affaires, s'est vidé en quelques heures. En fin de journée, le général-Président Gueï, manifestement fragilisé, est apparu à la télévision aux côtés des mutins sûrs d'eux, pour appeler à un retour au calme. Hier soir, la junte a annoncé l'imposition d'un couvre-feu de 19h00 (19h00 GMT) à 6h00. La poussée de fièvre kaki avait commencé vers 3 heures du matin. Des "jeunes gens" sont venus voir le général Gueï, le chef de la junte qu'ils ont eux-mêmes porté au pouvoir le 24 décembre dernier. Ils réclament 60 000 francs par soldat (6 millions de francs CFA) comme "butin de guerre". Une somme énorme dans un pays où le salaire moyen ne dépasse pas 800 francs. La junte au pouvoir a jugé la demande inadmissible en période de difficultés financières. Mais les négociations ont commencé, et le chef d'état-major, le général Diabakaté, s'est rendu au camp d'Akouédo, célèbre poudrière d'où partit le coup d'Etat de Noël. Quelle que soit l'issue de cette mutinerie, l'alerte intervient dans un climat politique de nouveau tendu. Il y a une dizaine de jours, une rumeur de putsch avait semé la panique à Abidjan. Apparemment, il s'agissait, cette fois, de dissensions internes entre éléments armés assur
Mutinerie contre la junte ivoirienne
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par Judith RUEFF
publié le 5 juillet 2000 à 2h48
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