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Libération

Le général Gueï vacille en Cote-d'Ivoire.

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Le chef de la junte apparaît fragilisé par la mutinerie.
publié le 6 juillet 2000 à 2h51

Abidjan de notre correspondante

A son tour, le général Gueï a maille à partir avec les "jeunes gens", ces soldats mécontents de se serrer la ceinture, entraînés par leurs sous-officiers dans une contestation virulente et armée du pouvoir en place. Le 24 décembre, la mutinerie avait tourné au coup d'Etat au profit d'un ancien chef d'état-major en disgrâce: Robert Gueï. Un peu plus de six mois plus tard, le remake se tourne à Abidjan, sans qu'on connaisse encore la fin du film, même si un accord avec les mutins a été annoncé hier à la télévision (lire ci-contre). Mais l'ambiance, elle, a changé: après le soulagement de Noël, c'est la peur des lendemains. Le chef de la junte ne connaîtra pas, au moins dans l'immédiat, le sort de son prédécesseur à la tête de la Côte-d'Ivoire, Henri Konan Bédié. Mais la crise a été sévère et le général-président en sort considérablement affaibli.

Robert Gueï, général de brigade à la retraite, s'est toujours défendu d'avoir fomenté un coup d'Etat contre l'ancien président. Il a maintes fois raconté comment, alors qu'il préparait le réveillon au village, il a été appelé par les soldats pour prendre la tête de leur mouvement de revendication salariale. L'entêtement rigide de Bédié a fait le reste. Arrivé au pouvoir par hasard et par la grâce de la soldatesque, le général doit donner des gages. Il promet d'améliorer les conditions de vie des quelque 14 000 militaires ivoiriens, augmente la solde de 40 %, mais ne peut obtenir en échange le retour des m